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Les 911 000 emplois fantômes : la semaine où la réalité a rattrapé le marché

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Introduction


C'est une période des plus déroutantes pour un investisseur. D'un côté, on voit les indices boursiers frôler des sommets historiques. De l'autre, on peut avoir le sentiment persistant que l'économie réelle — le monde de l'emploi, des budgets des ménages et des petites entreprises — raconte une histoire bien différente.


Cette semaine, ce sentiment a été confirmé. Le gouvernement américain a publié sa révision annuelle de référence des données sur l'emploi, et les chiffres ont révélé une vérité choquante : près d'un million d'emplois qui avaient été rapportés au cours de la dernière année n'ont en fait jamais existé.


Ce n'est pas juste une autre donnée ; c'est une révision fondamentale de notre réalité économique. Le discours de « l'économie forte et résiliente » qui justifiait l'optimisme des marchés n'était, en grande partie, qu'une illusion statistique. Cette semaine, nous allons analyser en profondeur ce que cela signifie, pourquoi les fondations du marché sont plus fragiles qu'il n'y paraît, et comment vous pouvez vous préparer pour la suite.



Le sujet principal : un retour à la réalité brutal pour le marché du travail


L'événement le plus important de la semaine a été un rapport gouvernemental appelé le Quarterly Census of Employment and Wages (QCEW). Bien qu'il ne reçoive pas la même attention médiatique que le rapport mensuel sur l'emploi, il est beaucoup plus précis. Pensez au rapport mensuel comme à un sondage rapide, tandis que le QCEW est le recensement officiel et vérifié.


Cette semaine, le QCEW a révélé que la croissance de l'emploi entre mars 2024 et mars 2025 a été surestimée de 911 000 emplois — la plus grande révision à la baisse de l'histoire des États-Unis.


Pour mettre cela en perspective, imaginez une entreprise qui annonce des profits records toute l'année, pour ensuite publier un communiqué disant : « En fait, nous devons réviser ces chiffres à la baisse de plus de moitié ». C'est essentiellement ce qui vient de se passer pour le marché du travail américain.


Cette révision confirme officiellement que l'économie est nettement plus faible que ce qu'on nous disait depuis plus d'un an. Elle valide ce que d'autres indicateurs, moins médiatisés, signalaient depuis des mois :

  • Les Canadiens font face à une situation similaire : Ce n'est pas seulement un problème américain. Le marché du travail canadien montre également des signes de tension importants, avec un taux de chômage en hausse et un taux de participation en baisse, ce qui signifie que de plus en plus de gens abandonnent leur recherche d'emploi. Le chiffre élevé des emplois canadiens rapporté pour juin ressemble maintenant à une anomalie statistique et fera probablement l'objet d'une importante révision à la baisse, tout comme les chiffres américains.

  • Les gens travaillent moins : Une autre donnée essentielle que les médias grand public ignorent souvent est le nombre moyen d'heures travaillées par semaine. C'est une chose que moins de gens soient embauchés ; c'en est une autre lorsque les personnes qui ont un emploi travaillent moins. Cet indicateur se situe maintenant à des niveaux observés uniquement lors de ralentissements majeurs comme en 2008 et 2020. Cela signale que les entreprises réduisent les heures avant de recourir aux licenciements — un signe clair de la baisse de la demande.



Autres aperçus clés de la semaine


Bien que la révision des emplois ait été l'événement principal, d'autres signaux cette semaine ont confirmé la fragilité des fondations du marché :

  • Une hausse dangereusement étroite : Les gains impressionnants du marché boursier ne sont pas aussi robustes qu'ils le semblent. La hausse est portée par un très petit nombre de méga-capitalisations technologiques. En fait, les 10 plus grandes actions américaines représentent désormais un record de 37 % de l'ensemble du marché boursier américain, un niveau de concentration qui dépasse même le sommet de la bulle Internet de 2000. Ce n'est pas le signe d'une reprise saine et généralisée, mais celui d'un immense risque de concentration, où le sort de tout le marché repose sur les épaules de quelques entreprises seulement.

  • Les « bonnes nouvelles » sur les bénéfices ne sont pas ce qu'elles semblent être : Vous avez peut-être entendu dire que de nombreuses entreprises « dépassent » leurs prévisions de bénéfices. Cependant, un examen plus attentif révèle que cela n'est pas dû à une explosion des ventes. Au contraire, de nombreuses entreprises obtiennent ces résultats grâce à des réductions de coûts agressives, des optimisations de la productivité et des licenciements. Bien que l'efficacité soit une bonne chose, s'appuyer sur la réduction des coûts plutôt que sur la croissance des ventes est une mesure défensive qui signale un environnement économique faible, et non fort.

  • Un avertissement critique de l'économie réelle : La faiblesse économique s'étend maintenant clairement au secteur des services, qui était le dernier pilier de force soutenant l'économie. L'indice des carnets de commandes du secteur des services de l'ISM — une simple mesure du travail futur que les entreprises ont en attente — vient de tomber à son plus bas niveau en 15 ans, un niveau vu pour la dernière fois dans les profondeurs de la crise financière de 2009. Lorsque les carnets de commandes se vident, les entreprises ont moins de travail pour leurs employés, ce qui est souvent un indicateur avancé direct de futurs licenciements.



Signaux notables sur mon radar


Voici quelques autres développements brefs mais importants de la semaine :

  • Une recherche Google révélatrice : Les données de Google Trends montrent une augmentation exponentielle des recherches pour des termes comme « vendre ma maison rapidement », « rendre ma voiture » et « avocat en faillite », signalant une détresse financière importante pour les ménages ordinaires.

  • Fissures dans la dette souveraine : L'agence Fitch a dégradé la note de crédit de la France. C'est important car de nombreuses grandes institutions, comme les fonds de pension, ne sont pas autorisées à détenir de la dette qui n'est pas considérée comme sûre ou de première qualité (« investment grade »). Les prochaines révisions de Moody's et S&P Global sont maintenant à surveiller de près.

  • Un avertissement technique : Le S&P 500 se négocie actuellement à des niveaux de surachat extrêmes, près du sommet de son canal de tendance depuis 2009 et à deux écarts-types au-dessus de sa moyenne mobile à long terme. Les six dernières fois que le marché a été aussi suracheté, une correction de 20 % ou plus a suivi (en 2008, 2015, 2018, 2020, 2022 et 2025).

  • Des projections, pas des profits : L'action d'Oracle a bondi de 37 % cette semaine, alimentant l'optimisme dans le secteur de l'IA. Cependant, cela était basé sur des projections futures et un énorme carnet de commandes, non sur les résultats actuels — l'entreprise a en fait manqué ses dernières prévisions de bénéfices.



À surveiller


La semaine prochaine est cruciale, avec plusieurs catalyseurs majeurs qui détermineront l'orientation du marché. Je suivrai de près ces dates clés :

  • Mardi 16 septembre : Données sur les ventes au détail aux États-Unis pour août.

  • Mercredi 17 septembre : Une journée critique avec les décisions sur les taux d'intérêt de la Banque du Canada (BdC) et de la Réserve fédérale américaine (FOMC). Alors que les marchés anticipent une probabilité d'environ 90 % d'une baisse de taux de 0,25 % de la part des deux banques centrales, je crois qu'il existe une possibilité significative que la Fed opte pour une baisse plus agressive de 0,50 %. Ce serait une manière de « rattraper le retard » après avoir maintenu les taux en juillet, surtout compte tenu des faibles données économiques de cette semaine

  • Vendredi 19 septembre : Le « Quadruple Witching » (ou « quatre sorcières »), l'expiration simultanée des options sur actions, des options sur indices, des contrats à terme sur actions et des contrats à terme sur indices, ce qui entraîne souvent une volatilité accrue du marché.



Votre chemin à suivre : une prochaine étape sur mesure


Naviguer sur un marché où les gros titres ne correspondent pas aux données peut être troublant. La clé est de passer de la réaction aux nouvelles à la construction d'un plan solide basé sur votre situation personnelle. Votre prochaine étape dépend de l'endroit où vous vous trouvez dans votre parcours d'investisseur.

  • Pour les investisseurs aux niveaux 0-2 (L'épargnant et le délégateur): Votre premier geste « intelligent » est de cesser de surpayer. Réservez mon Audit d'efficacité de portefeuille pour obtenir un aperçu éducatif clair sur la manière de potentiellement réduire les frais cachés et d'économiser des milliers de dollars par an.

  • Pour les investisseurs au niveau 3 (L'autodidacte) : Si vous êtes prêt(e) à remplacer l'improvisation par un processus reproductible, réservez la Session Jumpstart pour maîtriser votre première stratégie de protection et apprendre à investir avec confiance.

  • Pour les investisseurs cherchant à optimiser (Niveaux 4-5) : Si vous êtes prêt(e) pour un soutien continu afin d'affiner votre processus et d'atteindre la maîtrise, réservez un appel stratégique gratuit pour discuter de mes programmes de Coaching Mensuel.

 
 
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